Vengeance: 1ere victime

Lyro poussa la porte de la taverne et entra. Ses deux compagnons restaient dehors jusqu'a son appel.
La salle etait occupee par une dizaine de personne repartit sur trois tables.
L'homme que cherchait le sergent se trouvait dans un coinj, ou il jouait aux avec ses deux inseparables.
**Bien, il est la** Il eut un sourire mauvais et caressa la poignee de son epee. ( )

Lyro chercha Anthel des yeux. Il devait se trouver la depuis deja dix minutes ; il l'apercu enfin. D'un coup d'oeil Lyro l'avertit de son arrivee.
Lyro se dirigea d'un pas trainant vers sa victime sans qu'aucun d'eux ne l'apercoivent.
"Vous avez des cartes pour moi ?" demanda-t-il en posant sa main sur la table.
Les trois hommes le regarderent et Lyro eut un frisson involontaire: Et si il le reconnaissait !

Mais il n'en fut rien, pour l'instant ; on lui passa des cartes et il s'assit.
Les trois hommes resterent absolument muets.
**Un valet noir, deux dames bleues, un sept rouge, un neuf noir. Tres bien**
"Commencons, messieurs" dit-il d'une voix grondante.
Il posa son valet.

La partie s'annonçait très mal pour l'homme. Depuis que le petit jeune s'était ramené, il avait perdu l'avantage, et la chance semblait l'avoir fuit. Qu'est-ce que cela voulait dire? Il était du genre superstitieux et, s'il était dans une taverne de Kesh, sans nul doute que le petit morveux aurait déjà mordu la poussière, la gorge tranchée. Mais il était à Krondor, et il était inutile de s'attirer les ennuis. D'autant plus qu'ils partaient dans quelques heures.

Tout en posant sa carte, il regarda d'un air mauvais le nouveau, qui semblait avoir un peu trop de chance. Mais il resta silencieux, ne desserrant pas les dents, sachant pertinemment qu'il risquait de commettre une grosse bêtise s'il commençait à entamer la discussion avec l'homme.

Essayant de l'oublier, se concentrant sur le jeu et non sur les participants, l'homme devint nerveux. Un tour, puis un deuxième passa. Il les perdit tous deux, et de beaucoup. Il sentait la sueur couler sur son front et glacer ses vêtements. Comme une si bonne journée pouvait si mal terminer?

Finalement, il ne put se retenir plus longtemps et, d'une voix menaçante, lança :
"T'as un peu trop d'chance à mon goût, toi."
Son accent était prononcé, mais ne rendait pas ses paroles incompréhensibles. L'oeil mauvais, il attendit la réaction du nouveau.

Anthel sirotait tranquilement son verre, et gardait un oeil sur l'homme qu'on lui avait designe.
Lyro etait arrive il y a peu de temps et tout semblait se passer pour le mieux.
**Pour le moment, rien d'inquietant**
Il regarda autour de lui, esperant, en passant, apercevoir un Moqueur : rien. Anthel soupira. Il avait espere un peu d'action mais c'etait rate.
Il fini rapidement son verre et se leva pour commander une autre bouteille. Il venait de finir la seconde.
Sa commande d'une main, son verre de l'autre, il jeta un regard embue vers la table de Lyro. La partie s'etait arretee et l'homme fixait Lyro d'un regard mauvais.
**Ah, enfin !**
Il jeta plus qu'il posa la bouteille sur la table et il s'assit a une autre table vide, plus pres.
Il regarda attentivement les gestes des trois hommes.

Lyro s’attendait à ce que l’homme lui adresse la parole, mais il sursauta lorsque celui-ci lui parla.
« T’as un peu trop de chance toi… »
Lyro tressaillit à cette voix. Cela faisait bien douze ans qu’il ne l’avait pas entendue ; elle n’avait pas changée…

Lyro posa ses cartes et prit son inspiration ; il tremblait légèrement.
Le sergent se tourna vers son interlocuteur.
« Excusez-moi ?...Pourriez-vous vous expliquer…»
Il passa la main sous sa cape tout en disant ces mots ; la poignée de son épée glissa sous ses doigts et il referma la main sur une petite fiole. Il reprit une respiration normale.

L’homme fusillait Lyro du regard.
Ce dernier tressaillit, la main désormais posée sur la poignée de son épée. Il se leva, les jambes flageolantes. Pour se rassurer il jeta un regard autour de lui : Anthel se trouvait à une table adjacent la sienne.
Un mouvement involontaire le prit et sa lame sortit à demi du fourreau ; il se força à la rengainer.
**Ce n’est pas le moment…pas encore…reste calme, calme…**
Son bras le brûlait, son cœur battait la chamade. Un froid l’enveloppa et des perles de sueur coulèrent sur son front.