Attente de l'homme

Lans s'était levé au point du jour. Il vait passé une nuit plutôt agitée, et fait des cauchemards qui auraient fait rire ses camarades si la folie les leur avait fait conté. Heureusement, il n'en avait point parlé, préférant éviter qu'on ne le ridiculise encore plus.

Après s'être levé, il était allé faire un tour au Guet (où il avait donné rendez-vous à l'homme de la veille) et avait profité de l'heure matinale pour aller voir le voleur prisonnier. Il avait préféré le voir de loin, mais il lui avait donné la chair de poule encore une fois. On murmurait qu'il serait certainement jugé par le prince lui même.
*Qu'a-t-il pû bien faire pour mériter pareil sort?* se demandait Lans. Mais, secrétement, il ne préférait pas le savoir.

Alors que l'aube pointait à peine, Lans s'était décidé à discuter avec les autres gardes en faction au sujet de voleurs doublés de meurtriers que l'on aurait arrêté il y avait peu. Croulant sous les réponses, Lans avait préféré abandonné les recherches en attendant d'autres indices. Comme il l'avait bien dit à l'homme, les voleurs ne manquaient pas à Krondor.

S'assayant dans la cour de l'imposant bâtiment, sur un banc, il attendit la venue de l'homme. Il ne lui avait pas donné d'heure bien précise, mais il avait la nette impression que le gars n'était pas du genre à traîner au lit tard le matin et à se pointer l'après midi. Lans savait qu'il viendrais bien assez tôt, peut-être même trop tôt à son goût...

Jouant avec deux ou trois cailloux, Lans attendit, une boule enserrant son estomac.

Kaley s’était levé dès le chant du coq. Il avait aussitôt quitter l’auberge après avoir payer son dû à l’aubergiste. Il en avait profité pour lui demander le chemin de la caserne. Il n’avait pas envie de se perdre à nouveau dans cette ville humaine. Le soleil commençait à peine à s’élever dans le ciel de Krondor lorsqu’il fut en vue des bâtiments qu’il recherchait.

Il s’avança d’un pas vif et silencieux, pénétra sans bruit à l’intérieur. Il stoppa en plein milieu de la cour et chercha du regard le type rencontré la veille. Si ce dernier avait eu la mauvaise idée de lui poser un lapin, il risquait d’amèrement le regretter ! Pas que Kaley soit d’un genre rancunier mais il détestait qu’on se moque de lui à fortiori quand il s’agissait d’un humain.

C’est alors qu’il l’aperçut. Une petite silhouette recroquevillée sur un banc. Toujours aussi silencieusement, il se rapprocha et après s’être assuré qu’il tenait bien son homme, l’elfe alla se poster devant lui, masquant la lumière d’un soleil naissant.

« Alors ?….Je viens chercher mon information ! »

Pendant un instant, Lans se demande ce qu'il se passait. Et puis, la voix vint en même temps que la déduction : quelqu'un lui cachait le soleil !
"Alors?... Je viens chercher mon information!"

Déglutissant avec peine, cet homme était vraiment silencieux, il en l'avait même pas entendu venir alors qu'aucun bruit majeur ne résonnait dans l'air matinal, il se mit debout... et remarqua à se moment là qu'il était bien plus grand que l'homme. Lans n'était un géant, mais il dépassait quand même de quelques centimètres l'homme qui se tenait devant lui.
*Etrange, étrange. Quoique non, des gens petits, ça existe partout.*

Autre détail qui le surprit : l'homme portait toujours son capuchon. Et, même à la lumière du soleil, pas facile de discerner ses traits.
*Quel type louche !*

Essayant de prendre une voix assurée, Lans lui répondit en espérant ne pas mettre l'homme en colère :
"Pour obtenir votre information, il va me falloir quelques détails. Vous m'avez parlé de voleurs doublés de meurtriers... Savez vous à quoi ils ressemblaient? D'où ils venaient? S'ils résidaient ici ou si au moins ils sont passés par ici? Et il faudrait également nous dire ce qu'ils ont volé : ça nous aiderait énormément."

Lans inspira un grand coup, et acheva d'une traite :
"Bref, il nous faudrait toute information susceptible d'en savoir plus sur eux."

Kaley fixa Lans sans mot dire pendant que ce dernier débitait son discours. Lentement, il sentait poindre en lui un certain agacement. Ses yeux prirent une teinte très légèrement dorée. Des mots, toujours des mots et pour rien dire en plus ! Lorsque l’homme eut terminé, l’elfe soupira doucement et dut se résoudre à exposer son cas.

« Je ne sais pas d’où ils venaient mais ils ressemblaient à des fermiers. En tout cas, c’est l’air qu’ils donnaient. »

Il croisa les bras sur sa poitrine et réfléchit un instant.

« Je ne sais pas non plus où ils se dirigeaient mais étant donné que cette ville est la plus proche de ma demeure, je me suis dit qu’ils avaient sûrement du s’y rendre. Ils m’ont volé un médaillon très précieux à mon cœur ! »

Il décroisa les bras et se pencha vers Lans. Son regard mordoré plongea dans celui de l’homme.

« Alors ? Peux-tu m’aider ? »

[dsl, suis un peu en manque d'inspi!]

Toute peur envolée maintenant qu'il "travaillait", Lans se morda distraitement la lèvre inférieure tout en écoutant ce que l'homme pouvait lui apprendre. Avec le peu d'information qu'il lui fournissait, cela serait assez peu aisé de retrouver ces voleurs.

En tout cas, Lans ne manqua pas de le noter, l'homme ne parla pas une seul fois de la ou des personnes qu'ils avaient assassiné. Pourtant, la veille à l'auberge, l'homme n'avait pas manqué de préciser qu'il cherchait des voleurs, doublés de meutriers.

Néanmoins, Le garde préféra ne pas l'interroger sur ce détail. Il avait plus l'impression de rechercher le médaillon que les hommes pour accomplir vengeance. De toute façon, cela ne le regardait pas... du moins, pas encore.

"Je pense pouvoir vous aider, mais cela ne sera pas aisé. En effet, comme j'ai du vous le répéter maintes fois, les voleurs dans la ville sont monnaies courante. De plus, si les vôtres sont effectivement passé par la ville, rien ne nous affirme qu'ils y sont encore. En si ce n'est pas le cas, il sera encore plus difficile de retrouver leur trace."

Réfléchissant à toute allure, Lans essaya de trouver un moyen de récupérer des informations rapidement. Et des informations sûres, si possible. Il se souvint alors du voleur que l'on avait capturé il y avait quelques jours. A sa connaissance, il n'était pas encore passé en jugement, ou alors, même s'il l'avait été, il croupissait encore un prison.

*Peut-être une piste... Il m'avait l'air malin ce gars. Il poura certainement nous renseigner.*
Pourtant, à l'idée d'aller interroger ce voleur ne l'enchantait guère. Mais, aussi mince soit-elle, c'était la seule piste à peu près valable qu'il possédait. Autant l'exploiter au maximum.

"Néanmoins, reprit-il avec assurance, nous avons arrêté il y a quelques jours un voleur, qui appartient sans nul doute à la Guilde des Moqueurs, la Guilde des Voleurs de Krondor. Cette guilde contrôle à peu près tout, et ses oreilles sont nombreuses. Peut-être pourrons-nous tirer des informations précieuses de cet homme. De toute façon, ça vaut la peine d'essayer non?"

Lans fit signe à l'homme de le suivre vers l'imposant bâtiment, afin 'y pénètrer.

"De plus, si je puis me permettre... Il va nous falloir une descirption complète du médaillon en question. Cela nous aidera grandement."

Passé l'énorme porte, ils arrivèrent dans une grande salle remplie de gardes en faction, qui ne leur adressèrent aucune espèce d'attention.

Kaley écouta sans mots dire les explications de Lans. A l’entendre, il semblait monnaie courante de trouver des voleurs et meurtriers dans le monde des hommes. Cette nouvelle affligea un peu plus l’elfe. Il se demandait si allait retrouver un jour le médaillon de sa chère épouse. Apparemment, l’homme en face de lui avait quelques idées pour dénicher des renseignements valables. Il le suivit donc silencieusement à l‘intérieur du bâtiment.

La présence de tous ces gardes fit hésiter Kaley un instant mais comme pas un ne bougea un sourcil à leur arrivée, il se détendit sans pour autant baisser complètement sa garde. Il fit un grand pas aérien pour se mettre à la hauteur de Lans et lui murmura doucement :

« C’est le médaillon que j’avais offert à mon épouse lors de nos fiançailles. Il a une grande valeur émotionnelle. »

Il jeta vite fait un coup d’œil aux alentours et poursuivit :

« Il est de forme hexagonal avec en son centre un arbre et de chaque côté, le soleil et la lune. C’est un médaillon en or et il est incrusté d’une émeraude qui symbolise le feuillage de l’arbre…C’est suffisant comme description ? »

Il se tut et continua de suivre le soldat qui l’emmenait on ne sait où.

Lans s'arrêta soudain en haut d'un escalier. Se tournant vers l'homme, il répondit à sa description :
"Je pense que cette description suffira amplement. En tout cas, il m'a l'air d'être très beau et très bien ouvragé. A mon avis, si le prisonnier l'a vu, je suis certain qu'il s'en souviendra. Des objets comme ça, vous pouvez me croire, ça ne court pas les rues."

Désigant l'escalier qui s'enfonçait sous terre, Lans reprit :
"J'espère que le noir ne vous fait pas trop peur : nous avons dû déménager lcertaines des prisons au sous-sol et c'est très peu éclairé et très humide. De toute façon, nous n'y resterons pas très longtemps."

Lans prit une torche qui brillait sur son support et s'engagea sur la première marche, faisant signe à l'homme de le suivre.



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