Confrontation

[Pour l'instant, j'ouvre un sujet ici mais j'ai envoyé un MP à Nick pour savoir si son auberge est toujours ouverte, bien qu'il ne soit pas à Krondor. Si j'ai une réponse affirmative, on immigrera là-bas, mais ça ne changera absolument rien ]

Arrivé devant la taverne qu'il connaissait bien, et appréciait, Wiliam entra sans frapper et n'attendit pas qu'on vienne l'accueillir : il attira l'homme à sa suite vers une petite table à l'écart.

Il le lâcha juste avant de s'asseoir, et lui fit signe d'en faire de même. Puis, il héla une serveuse, commanda deux bières et attendit, silencieusement, qu'on les lui apporte.

Quand cela fut fait, il commença à siroter la sienne, surveillant du coin de l'oeil l'homme en face de lui. Puis, au bout de quelques minutes, d'une voix basse mais dénuée de toute menace, il énonça son marché :
"Cela fait maintenant quelques mois que je traque toi et ta bande, mais je n'arrive pas à lui mettre la main dessus. J'ai d'ailleurs bien crû que tu allais m'échapper. Quoiqu'il en soit, je te propose un marché : si tu m'aides à retrouver tes amis, je te propose un post d'espion à la solde du Prince. Et tu pourras continuer tes petites activités tant que ça ne gêne pas la ville. Autrement... Qui sait ce qui pourrait t'arriver."

Il énonça cela avec un calme non feint, comme si cela n'était qu'un fait de moindre importance.
L’homme en face de lui n’avait pas l’air effrayé, mais cela ne voulait rien dire : les hommes dans son genre était très habile pour dissimuler leurs sentiments... Un peu comme lui, en fin de compte.

Yusur se surprit à ricaner, bien qu'il ne le voulait pas. Apparemment, soit une bande de voleur marauder elle aussi des marchands, soit les quatre personnes que Yusur avait voler, avaient suffis à éveiller le doute d'un probable agent du prince.
Alors, le petit mage paressait tout à coup intéressé.

** Si je m'engage un temps à la solde du Prince, puis que je déserte afin de retrouver l'artefact de la chance, peut être est-ce rentable ? **

" _ Eh, bien, je m'avoue vaincu ! Il est vrai que depuis quelques temps, je déambulais en Krondor, envoyé par une personne très importante au sein des moqueurs... Peut être pourrais-je vous aider, mais il me faudrait une compensation.. tiens, non ! Si nous faisions un pari ! "

Une idée avait germait dans l'esprit de Yusur, et elle commençait tout juste à mûrire.

Wiliam haussa un sourcil, la seule marque qu'il laissa transparaître de sa surprise. Faire un pari? Cela faisait des années qu'il n'en faisait plus ! C'était un exercice beaucoup trop aléatoire pour un homme de sa condition... Néanmoins, s'il voulait amadouer correctement ce voleur, il ne fallait pas commencer à refuser ses propositions !

"Soit, faisons un pari... Néanmoins, je voudrais savoir de quelle nature il sera avant de m'engager plus en avant. Je ne voudrais pas perdre mes bénéfices de l'année et mon établissement à un vulgaire jeu de dé !"

Instinctivement, il avait repris l'identité du marchand, afin de ne pas attirer trop l'attention sur eux. Un agent du prince, ici, allait faire des vagues, surtout en compagnie d'un voleur ! Il devait protéger ses arrières... Bien qu'il connaisse bien le patron de la taverne et qu'il puisse... hum... compter sur lui.

Le sourire de Yusur s'allongea de plus en plus, puis, il ricana comme à son habitude et annonça :

"_ Très bien, donc le pari est simple : Si j'arrive à vous ramener mon chef, le chef des moqueurs, vous me devrez le triple de votre salaire actuel, plus un cheval, plus le titre " d'espion libre des Isles " qui signifiera que je pourrais circuler en toute liberté dans le royaume et me promener à mon grès où je le voudrais. Pour cela, je disposerai d'une semaine, après quoi j'aurais failli. Dans ce dernier cas, je serais condamné à rester en prison ou à servir le royaume en croupissant dans les murs de Krondor. Voilà ! "

Le petit mage était à la limite l'exaltation, d'un lyrisme presque de folie. Il ne faisait même pas attention à la réaction de l'agent, tant il était perdu dans ses pensées, à élaborer une fois de plus un plan qui se construisait de bas en haut, sans omettre aucunes pièces.

La mâchoire de Wiliam s'affaissa d'elle même. Il n'en croyait pas ses oreilles !
*Mais qui est ce type? Comment peut-il être si confiant?*
Pour la première fois dans sa longue carrière, Wiliam commença à ressentir un sentiment nouveau... la peur.

Il ne savait pas comment réagir. Puis, il bégaya finalement :
"Mais... Mais ce n'est pas le chef des Moqueurs que l'on recherche !"

Rien que dire cette phrase lui redonna confiance, et il entreprit de mettre les choses au clair :
"Les Moqueurs ont un droit sur cette ville, et si l'on arrête leur figure suprême, on risque d'avoir de sérieuses représailles, ce qu'on ne veut absolument pas. Je suis chargée d'arrêter ta bande... ou plutôt une bande de voleurs qui n'appartient pas au clan des Moqueurs, et dont les agissement nous ennuient."

Wiliam venait de comprendre que, finalement, il s'était trompé : cet homme ne faisait pas parti de la bande en question. Il ne faisait pas souvent des erreurs, et en ressenti plus durement la frustration de l'échec.

"Par contre, si tu m'aides à arrêter cette bande, et leur chef, je veux bien te fournir deux fois ma solde, un cheval et la promesse de ne pas t'importuner si tu fais tes petites affaires ici, ou dans n'importe quelle ville où nous avons des agents. Dans les autres, je ne peux rien, vu que nous n’y avons pas d’agent et que nous n’avons aucune influence.

Par contre, si tu acceptes de travailler pour le compte du prince, tu auras quelques missions à faire en retour mais tu pourras toujours t'adonner à... tes activités. Et tu auras quelques récompenses... en plus, en remerciement de tes services.

C'est ma dernière proposition."

Yusur réfléchi. Il ne s'attendait pas à cette réponse. Cette réponse modifiait de long en large et en travers tous ces plans qu'il avait finement élaboré. Il réussit néanmoins à cacher sa déception.

** Et bien, ce n'est pas grave. Deux solutions nouvelles s'annoncent à moi : soit je deviens un de leurs agents. Soit je les aides à arrêter une bande de voleurs qui peut être n'existe pas, puisque c'est peut être moi qui ai commis tous ces vols. Je dois d'abord m'assurer d'une chose avant de mettre au point un nouveau plan. **

" _ Bien. Belle journée, n'est-ce pas ? Depuis quand votre bande de voleurs harcèle les marchands ? Peut être puis-je vous aider... Cela dépend des enjeux. "

Si jamais il y avait effectivement une bande de maraudeurs qui escamotent les rues de Krondor, ces plans pourraient éventuellement être remaniés ? En réalité, si ce n'est que la forme qui dois être changé, tout en gardant le schéma de départ, le petit mage pourrait être gagnant. Yusur aimait la vie, il l'a dégustait avec passion, s'en accoutumait, mais paradoxalement, il aimait le jeu, le danger, les péripéties. Si les probabilités jouaient en faveurs du danger, sans hésiter, mais toujours en méditant sur les actions à faire, il accourrait. Il était d'une part méticuleux, mais d'autre part inconscient. Puisse t'il trouver son artefact afin qu'il ne perde pas de trop gros paris, basés sur de trop grosses folies.

Wiliam cacha sa satisfaction. Ainsi, il pourrait peut-être obtenir quelque chose de ce voleur.

"Depuis quand cette bande est-elle en place? Oh, cela fait bien plusieurs mois. Au début, elle ne nous embêtait pas trop, et puis cela a finit pas prendre beaucoup d'ampleur. Les Moqueurs sont venus de plaindre (il s'esclaffa, puis reprit) et il nous a fallu pas mal de temps avant de pouvoir identifier les membres de cette bande. Et puis, afin de ne pas les alarmer, nous avons commencé à les rechercher pour les arrêter. Mais nous devons avancer avec précaution, il n'est pas question qu'ils sachent que les espions du Prince travaille de mèche avec les Moqueurs pour les... mettre hors circuit."

Wiliam n'aimait pas utiliser le mot "éliminer", cela avait un caractère beaucoup trop définitif. Si tout se passait bien, il coulerait pas mal d'eau sous les ponts avant que les membres de cette bande passe de vie à trépas. Tant qu'ils étaient plus utiles vivants que morts, pourquoi s'embarrasser à les tuer? La guerre avait fait bien trop de mort pour en gaspiller quelques unes de plus.

"Alors, vous êtes de la partie? Ou dois-je fermer les yeux quelques secondes le temps que vous vous éclipsiez rapidement, priant Ruthia de vous laisser en vie quelques jours de plus?"

Cette fois encore, il n'avait pas le moins du monde l'intention de tuer ce voleur, mais s'il n'était pas menaçant, il perdait tout crédibilité. D'ailleurs, il en avait trop dit pour rester bien gentil et lui faire croire qu'il le laisserait partir sans problème.

Et puis, il y avait toujours un part de hasard pour que la mort de cet homme ne soit pas de son fait...

Yusur fixa l'agent du prince, pourtant, son regard l'ignorait. Il repensa alors à son plan : à quoi bon l'appliquer, étant donné que les voleurs cherchés n'étaient pas les moqueurs ? Et puis, s'il le faisait, la tournure des choses prendrait une ampleur telle qu'il ne serait pas gagnant.

** Eh bien, vais-je appliquer mon plan ? Une chose est certaine, je ne deviendrais pas agent au service du prince, et cela pour deux raisons : Premièrement, je m'ennuierais probablement, deuxièmement, je ne disposerais pas du temps et de la liberté nécessaire pour acquérir mon artefact. D'autre part, l'agent à l'air de penser que je trouve plus d'attrait à voler qu’à voyager, bien que j'aime dérober diverses personnes, je préfère tout de même l'aventure et le danger. Il pense que je voudrais rester à Krondor et voler pour le restant de ma vie. Or, je suis mobile, et ne resterais pas longtemps à Krondor. A présent, je dois faire mon choix. Que Ruthia m'indique le meilleur ! **

" _ Bien. Savez-vous qui je suis ? Non, eh bien peu importe puisque moi même au fond je ne sais pas qui vous êtes. Je suis de la partie, uniquement si vous me donnez le titre que je vous avez demandé précédemment, à savoir, celui d'espion libre des Isles. Pour le reste, le cheval et le double de votre salaire, je m'en passerais. Cette bande de voleurs, voyez-vous, je connais un de ses membres. Si vous ne lui faites aucun mal, il pourrait certainement m'indiquer la cache où se rassemblent ces maraudeurs. "

Yusur sourit, d'un côté, il commençait à trouver l'agent amusent et à l'apprécier, de l'autre, il n'oubliait pas son caractère de menteur...

Wiliam se cala contre sa chaise, et sirota sa bière doucement. Cet homme lui plaisait de plus en plus ! Il attendit quelques secondes avant de lui répondre, mettant de l'ordre dans ses idées. Puis, il se rapprocha de l'homme et lui souffla :

"Pour ce qui est du titre, c'est seulement le Prince qui a le pouvoir de le donner, mais je suis certain qu'il le donnera sans trop de problème. Néanmoins, je vous répète ce que je vous ai dit il y a quelques minutes, vous serez libre et sous protection seulement dans les villes que nous contrôlons. Dans le reste, une minorité soyez rassuré, nous ne pourrons rien faire pour vous et votre titre ne vous servira pas."

Il marqua une pause, regarda autour de lui, et reprit :
"Je vous fait entièrement confiance sur la manière d'appréhender ces voleurs. Je veux vous voir au palais dans une semaine, que vous ayez avancé ou non. Nous ne sommes pas pressés alors, surtout, ne prenez pas de risques inutiles. Présentez-vous à la caserne des soldats et demandez Wiliam. Je viendrais alors."

Sur ces paroles, Wiliam se leva, posa quelques pièces sur la table et, sans un regard en arrière, sortit de la taverne. Il espérait que l'homme ne ferait pas trop de bêtise et surtout, qu'il savait ce qu'il faisait. Wiliam n'avait pas envie qu'il disparaisse dans la nature !

Une fois sortit de la taverne, Wiliam se dirigea droit vers le palais. Il devait parler au Prince... et à Eloïse.