A bord de la 'Chienne de Mer'.

Le vent soufflait de manière régulière, faisant avancer le navire à bonne allure, en direction de Krondor. Le ciel était dégagé, clair, et le soleil brillait chaudement. La mer était calme, d'un joli bleu. Bref, une excellente journée était en train de se dérouler, pour le plus grand plaisir de Bo'.

Cela faisait maintenant deux jours qu'ils avaient quitté Durbin, et il restait pas mal de journée devant eux avant d'appareiller à Krondor, leur seule et unique destination.
*Si le temps veut bien rester au beau fixe... Si une tempête se prépare, on en aura pour deux fois plus longtemps... La barbe.* ne faisait que se répéter le capitaine. Pour la première fois de toute sa carrière, il n'avait qu'une hâte, arriver en vue de la terre ferme.

Son passager lui foutait en effet une sacrée trouille, surtout depuis qu'il avait changé totalement d'attitude, selon ses marins. Il n'y avait d'abord pas crut, lorsqu'on lui avait annoncé que l'ancien guerrier avait paru totalement déboussolé et quelque peu perturbé mais... Au fur et à mesure que les heures passaient, Bo' se rendait bien compte qu'il n'avait plus le même homme à bord de son bateau. Et pour s'en rendre tout à fait compte, il avait fait dépêcher son quartier-maître afin d'inviter l'homme à venir manger un bout avec lui.

Le quartier-maître trouva Draz à l'arrière du navire, comme à son habitude. Il toussota pour signaler sa présence, avant de prendre la parole.
"Messire, je vous prie de m'excuser de vous déranger ainsi, mais mon capitaine m'envoie pour vous faire part de son invitation à partager un repas léger en sa compagnie."

Si Draz fut quelque peu étonné d'entendre un marin parler de la sorte, il n'en montra aucun signe... ce qui n'était pas pour rassurer le quartier-maître. Et si l'homme avait subitement envie de rechanger de... personnalité?

Draz était toujours lui même. Il avait du mpal à comprendre ce qu'il faisait sur ce bateau. Seul une sorte de pulsion l'empêchait de vouloir retourner à Kesh. Mais il ne comprenait quand même pas ce qu'il faisait là.
Au début, il s'était dirigé vers le second du capitainne, un petit homme à la tête de fouine et aux yeux rusés. Ce dernier, un peu étonné, lui expliqua qu'ils étaient en route pour Krondor. Bizarre...
Depuis, il essayait d'avoir l'air au courant, tout en se posant de questions sur sa présence ici. Apparement, il avait payé sa place et devait payer encore plus à l'arrivé. Il voulu se contenter de passer du bon temps pendant la traversée, mais il en fut incapable.
il essaya de fuir dans des exercices sur le pont arrière pour ne pas enkyloser ses muscles, et être prèt une fois arrivé. Il ne faisait pas confiance aux krondoriens et se méfiait de son débarquement. Qu'est ce qui l'avait poussé à venir là-bas?
Dernier fait troublant; il faisait peur aux autres. pas le même genre de crainte qu'il inspirait en temps que légionnaire avant sa retraite, mais autre chose. il avait l'impression de les effrayer. Dans leur regard, une angoisse était visible lorsqu'il était près d'eux. Draz ne comprenait vraiment pas... Et cette invitation du capitainne....
Qu'est ce qui se passait ici?

"Mmmh... un repas? Avec le capitainne? J'en, serai honoré."

Le quartier maître voulu aller prévenir le capitainne mais Draz le retint:

"Inutile de le prévenir. Je descends le voir."

Il decsendit à la rencontre du capitaine. S'il était resté 5 minutes de plus, il aurait vu au loin se profiler la voile d'une galère Quegan...

Bo' avait fait en sorte d'être présentable lorsque le keshian viendrait montrer le bout de son nez. Il avait sorti une chemise à peu près propre et avait fait l'effort de passer rapidement un coup de peigne dans ses cheveux poisseux et emmêlés. Le résultat n'était pas à la hauteur de ses espérances, mais à vrai dire, il n'aspirait pas non plus à rivaliser de coquetterie avec les dames de la cour, que ce soit celle de la cour keshiane ou de la cour du royaume des Isles.

Bo' fit quand même l'effort d'accueillir gentiment le keshian : il n'avait en effet pas envie d'être désagréable ou bourru, surtout si l'homme avait réellement changé. Bo' n'était pas très habile pour se genre de manoeuvre mais une parole gentille et un sourire, même si ça lui arrachait la bouche, ça, il savait faire.

"Bien le bonjour mon ami. J'espère que je n'vous dérange pas en vous d'mandant de me rejoindre pour un p'tit repas." l'accueillit-il, tout en l'invitant à entrer dans sa cabine.

"Bien gentil de votre part d'être venu, ça oui. Alors, comment s'passe le voyage? Il vous convient?" lui demanda-t-il afin d'engager la conversation et surtout, afin d'entendre le son de la voix du keshian.

Tout en parlant, il avait sortit deux gobelet et un bouteille de vin, et entreprit de servir l'homme. Attendant sa réponse, il sirota son vin qui, ma foi, n'était pas si mauvais que ça.

Draz prit son verre et avala une longue lampée de vin.

"Oui. Le voyage est calme, nous avançons bien. Je n'ai vraiment pas à me plaindre. La traversée est on ne peut mieux."

Il regarda le capiltainne. Il était presque propre, et ça l'amusait. Pourquoi essayait il de faire bonne impression? Il remarqua la suspicion dans les yeux de Bo'. Que lui voulait il? Il en était encore à ses réflexion, quand un mousse vint murmurer quelque choses à l'oreille du capitainne. Celui ci écarcilla les yeux, surpris. Une mauvaise nouvelle?
Il se demandait quelle nouvelle ce pouvait être en pleine mer. Il fixa le capitainne, attendant q'uil parle. Le silence ne le dérangeait pas outre mesure....

Lorsque le mousse entra, Bo' faillit se mettre en colère. N'avait-il pas bien précisé qu'il ne souhaite être dérangé par personne, et qu'en cas d'extrême urgence? Mais, à la vue de la tête que tirait le gamin, Bo' sut immédiatement que quelque chose n'allait vraiment pas. Il en eut la confirmation avec les quelques paroles qu'il lui murmura à l'oreille. Pour le coup, Bo' devint blanc comme un linge, après avoir écarquillé les yeux de surprise. Finalement, le voyage n'allait pas être si calme que cela.

*Pourvu que cela se passe sans trop de problèmes...*

Bo' se leva, et s'excusa auprès de Draz :
"J'suis désolé mais un problème urgent requiert toute mon attention. Vous pouvez rester ici, ou remonter sur le pont, ça m'est égal. Mais faites attention à vous, ça risque de pas être joli à voir."

Puis, il alla lui-même sur le pont, afin de se rendre compte s'ils pourraient s'en sortir pas trop mal...

Le vétéran eu l'air surpris. Vu la tête du capitainne, ce n'était pas une tempète ou un brin qui s'annonçait. Qu'est ce qui avait pu ainsi l'effrayé? Il regarda Bo' sortir, et attendit. Il entudu des voix étouffés: le capitainne donnait des ordres.
La curiosité le démangeant, il sortit sur le pont. Les marins étaient extrèmement affairés. Ils courraient partout. Au début, Draz ne remarqua rien de spécial. Il interpella un marin qui lui montra le nord, puis retourna à ses taches.
Draz regarda dans la direction indiqué: Une galère Quegan!
Il espérait qu'il ne s'agissait pas de pirate mais savait que même si ce n'était pas la cas, les relations entre Queg et Kesh étaient tendus.
à tout hasard, il descendit chercher un vieux souvenir dans sa malle qui était dans la calle. Sa vieille épée de légionnaire...

Bo' ne savait pas comment réagir. Quelle était la probabilité pour qu'une galère pirate croise si loin de Queg? Trop élevée à son goût.

Se préparant à tout, et surtout au pire, Bo' cria toutes sortes d'ordres : il fallait que tous les hommes capables de se battre se rendent sur le pont, et que les autres s'occupent du navire. Et surtout, il fallait impérativement ne pas montrer que l'on attendait la bagarre.

Le navire était trop loin pour identifier son pavillon, mais Bo' savait que cela ne serait plus le cas. Une fois ses hommes en place, il balaya le pont d'un rapide regard, pour voir si tout était fin prêt. Il remarqua son passage, une épée à la main.

*Pourvu qu'il n'est pas l'excellente idée de se faire tuer...*

Puis, la vigie cria :
"Pavillon de commerce !"

Mais la tension n'en diminua pas pour autant. C'était bien connu, la plupart des pirates battaient un faux pavillon avant de révéler le vrai, celui qui terrorisait, même le plus brave.

Pendant quelques minutes d'angoisse, rien ne se passa. La galère avait, semble-t-il, décider de croiser au large sans tenter de contacter la galère keshiane. Lorsque les deux navires furent à grande distance l'un de l'autre, Bo' reprit son souffle, et ordonna à tout le monde de revenir à son post. Cela n'avait été qu'une fausse alerte...

Il n'aurait pas du en être si certain.

Tandis que la galère s'éloignait, deux navire de guerre quegan en avait profité pour naviguer à grand coup de rame vers le bateau de Bo'. Lorsque la vigile les apperçus, l'ordre fut de donné de lever les voiles et de tenter de fuir.
Les hommes de queg ne portent pas les keshians dans leurs coeurs. Et si les capitainnes de ces galères avaient décidé de les tuer, les distancer seraient très difficile: les vent soufflait peu et les rameurs étaient rapides.
Draz se tourna vers le capitaine et vit à son regard que celui ci connaissait l'imminence du danger; les quegans avaient la réputations d'être dépourvus de pitiée envers leurs anciens chefs. Les vieux guerrier se surpris à espérer que les navires du royaumes parcouraient ce secteur. Queg ne les défierait pas.
Mais il en doutait. Et les marins autour de lui aussi vu leur empressement à faire accelérer ce bateau. Il regarda intensément les galères quand quelque chose attira son attention; une forme sombre se profilait derrière eux, tès lointainne. Draz avait de bon yeux et l'identifia comme étant un nuage lourd de pluie. Un orage se préparait.
Ce nuage avançait vite. Dans une paire d'heure, il serait surement au dessus des quegans. Et plus tard, au dessus d'eux. Il savait que les orages de la triste mer étaient réputés violent et que pris dans une tempète, bon nombre de navire coulait, corps et biens.
Il voulu prévenir Bo' de ce second problème. Il se dirigea vers le marin:

"Capitaine. Regardez, derrière les quegans...."

Lorsque la vigie cria que deux nouveaux bâtiments étaient en vie, Bo' sentit son coeur s'arrêter. Il ne pensait pas à une ruse mais simplement à un concours de mauvaises circonstances. Quoique... Bo' n'était pas réputé pour faire les allers-retours entre Krondor et Durbin les cales vides et ce n'était pas la première fois qu'on en avait après sa cargaison. sauf que cette fois, tout jouait en sa défaveur.

S'égosillant à en perdre la voix, Bo' cria à ses matelots de se remettre en position de combat. Il ordonna aux esclaves de ramer plus vite et de mettre le plus de voile possible afin de distancer ces deux navires. Chose qui serait certainement impossible.

Il adressa une rapide prière à Banath, espérant que le dieu l'aiderait d'un quelconque manière que ce soit, ainsi qu'à Lims-Kragma, en la priant d'être clémente et de lui accorder une mort rapide.

Sa prière dut être entendu car, quelques secondes plus tard, le passager Keshian vient lui montrer quelque chose que personne n'avait remarqué : une tempête se profilait à l'horizon. Banath était donc bien avec eux !

Il remercia d'un signe de tête et d'une petite tape sur l'épaule l'étrange homme et cria de plus belle :
"Un tempête approche de par derrière nous ! Si nous arrivons à tenir la distance pendant une heure, alors nous serons certainement sauvés. A moins que vous ne préfériez affronté les Quegans puis la tempête !"

Un tonerre de hués accueillirent ses paroles, faisant savoir que ses marins seraient derrière lui.

"Alors les gars, c'est pas le moment de flancher ! Tous à vos postes, et faîtes moi en sorte que ces chiens de Quegans ne se rapprochent pas plus qu'ils ne leur seraient raisonnables !"

La course-poursuite, en attendant la tempête, pouvait commencer. Et bien que l'horizon devenait de plus en plus sombre, Bo' ne put s'empêcher de penser que, finalement, ça finissait par s'éclaircir pour eux. Ils avaient enfin une chance d'en réchapper.

Draz regardait depuis longtemps les nuages aprocher. Il voyait en eux une menace bien pire que les Quegans. Lors de sa jeunesse, son père était tombé, foudroyé, à 50 mètres de avnt lui. Depuis, il craignait la fureur des cieux: contre elle, il ne pouvait rien faire.
Il en était donc réduit à rester là, impuissant, espérant que Bo' était un aussi bon marin et capitaine qu'il l'espérerait. Les quegans sembalient avoir repéré la tempête. Ils couraient sur le pont et avaient accéléré la cadence: ainsi, ils étaient bien hostiles...
Maudit chiens; jadis, ils avaient faient sission de l'Empire et maintenant, ils allaient peut être ajouter un impérial à leurs bancs de rameurs. L'attente était longue et lui mettait les nerfs à vifs. Il faillit balancer par dessus bors un jeune marin d'une trentaine d'année qui glissa dans ses pieds, un lourd cordage à la main.
Se retenant, il ne l'aida néanmoins pas à ramasser. Il continuait à fixer de ses yeux gris les nuages qui s'ammoncellaient. Ils rejoignirent la première galère. Des vagues se déchainnèrent autour des quegans. Heureusement pour eux, leurs bateaux étaient solides et il ne semblait pas vouloir se briser dans les vagues.
La tempête atteignit enfin le batiment de Bo'. La voile se gonfla instantanément, faisant presque faire un bon en avant au navire. Mais le vent était très violent. le navire fut balloter en tous sens au creux de vagues. Enttre deux vagues, Draz vit que les quegans ne s'occupaient plus d'eux. Ils essayaient de survivre dans la tempête aux allures meurtrières...