Yusur était quelque peu contrarié du fait qu'il ne pourrait pas obtenir le titre d' " espion libre des Isles " qu'il voulait absolument détenir.
Après quelques réflexions, il s'était résolu à l'idée qu'il n'obtiendrait pas le titre promis. Il avait donc décidait de changer légèrement son plan.
** Eh bien ! Que j'aime les imprévus ! Finalement, si ils n'existeraient pas, le monde serait bien flasque ! Un peu de choses inattendues animent la vie et en donnent davantage de valeurs. Et c'est justement à cela que j'aspire : dangers, risques, imprévus. Car, il est vrai que les imprévus nous donnent du fil à retorde, et ainsi nous oblige à l'exercice de notre pensée. Maintenant, je me dois d'être prudent, le danger est plaisant, mais doit tout de même être mesurer. Acte sans esprit, tout comme paroles sans conscience, n'est que mécanisme sans piles. Je dois donc cogiter sur mes gestes et mes démarches. **
Yusur se promenait alors à travers les rues de Krondor. Pensant que Wiliam le suivrait, il l'avait lui même suivit une partie de la journée, puis lorsque l'agent était rentré dans la caserne, il était reparti sur ses pas. Ensuite, était entré dans une auberge où il avait bu, dîner et prit son temps. Il avait payé l'aubergiste pour une nuit et était parti dans sa chambre. De là, il s'était complètement maquillé et déguisé de sorte qu'aucun ne puisse le reconnaître et avait quitté la pièce en empruntant la fenêtre.
Ainsi, méconnaissable, il parcourait la ville à la recherche d'un garde.
Enfin, il en trouva un qui lui paraissait bien jeune. Il l'aborda alors :
" _ Garde ! Garde ! On m'a volé ma bourse alors que je me rendais à la banque !
L'homme le dévisagea surprit :
_ Qui donc ? Un malfrat ou votre patron ? ou le banquier lui même ? plaisanta-il.
_ C'est très sérieux fonctionnaire de l'état !
_ Je m'en doute ! Si mon supérieur me retirait lui aussi ma bourse ça le serait aussi ! gronda-il toujours en raillant.
Yusur se gratta le menton et poursuivit :
_ Bien, dans mon cas il s'agit d'un gredin ! s'affola-il, mimant l'homme désespéré.
Le garde le regarda amusé et affirma :
_ Et dans le miens d'un homme qui me leurre ! admonesta-il.
Yusur vira soudainement à l'olivâtre mais le garde poursuivit :
_ Ha, ha, vous m'avez bien crut homme ! Je plaisantais. Alors, où et quand vous a t'on dérobé ? interrogea-il amicalement alors que l'homme en face de lui était très sérieux.
_ Il devait être, reprit le mage, environ dix heures du soir, oui, il y a une heure environ que l'on m'a détroussé, lorsqu'un filou m'aborda. Alors, ne sachant qu'il se jouait de moi, et par sympathie, je l'écouta, je me moqua même de lui aimablement, puis, lorsqu'il me quitta, je me rendit comte que cet aigrefin m'avait volé mon portefeuille !
_ Se serait un peu comme si vous m’escamotiez, ricana-il. Bon, et bien, où étiez-vous lorsque vous bavardiez ensemble ? questionna-il.
_ J'étais en face de la maison de M. Lendalo, l'aisé entrepreneur, pas loin de la clairière fleurie, ce magasin à la réputation bien établie.
_ Que faisiez-vous là-bas ? consulta le garde du nom de Robert.
_ Je vous l'ai dit, j'allais à la banque du pavois ardent.
_ Bien je vais y aller, fureter un peu dans le coin, et je reviendrait ici dans deux heures vous donner mon rapport ou vous rapporter le scélérat. Une dernière chose avant que je vous quitte.
_ De quoi s'agit-il, demanda Yusur placide.
_ Quel est votre nom ?
_ Je me nomme Rusuy. Appelez-moi Rus.
_ Très bien. " puis il s'en alla.
* Parfait. Je l'ai obtenue, son portefeuille, à lui. *
Puis, incognito et à travers les venelles solitaires, le mage abandonna les lieux ni vu ni connu.