Francine revenait d'une de ses disputes avec son mari. Encore une fois, il avait décidé de rester sourd aux menaces qui planaient sur le Royaume. Et tout cela pour quoi? Tout simplement parce que c'était James qui l'avait prévenu.
*Quel imbécile* se répéta-t-elle encore une fois. *Ne pas prendre au sérieux quelque chose de si grave ! Et tout ça, parce que messire ne supporte pas que la politique du Royaume lui soit dicter par un autre... Si encore James lui disait quoi faire, quelle armée levée, quelles alliances contractées, je ne dis pas mais... Il le met simplement en garde ! Lui demande de faire le nécessaire, à sa convenance. Mais non, messire réagit comme un enfant, ne veux pas en entendre parler... Quel imbécile !*
Elle tourna dans un couloir... et aperçut la jeune courtisane au loin, apparemment perdue dans ses pensées. Cela rendit triste la jeune reine. Elle avait fondé beaucoup d'espoir en elle, elle avait - vainement - espéré qu'elle pourrait, d'une quelconque manière, lui redonner ses terres. Mais non, tout ce n'était pas passé comme prévu et... maintenant, à l'heure où le Royaume avait plus que besoin de gens loyaux prêt à le défendre, elle regretta plus amèrement que jamais de ne pas s'être battu pour la jeune fille.
*Peut-être qu'en...*
Mais elle chassa ces pensées bien vite. Elle ne savait plus très bien comment se conduire avec la jeune noble mais une chose était certaine : ce n'était vraiment pas le moment de renouer contact. Peut-être plus tard, au cours d'une conversation, elle pourrait lui dire qu'elle avait plus que jamais besoin d'elle là-bas, sur ses terres. Mais pour le moment, elle ne pouvait que regarder avec regret la jeune femme s'éloigner, perdue dans ses pensées et, à ce qu'elle pouvait en juger, la mine bien sombre.