Perdue dans ses pensées.

[Tahein, je t'attends donc ]

Le voyage avait été épuisant, presque tuant d'ailleurs. S'ils avaient survécu de justesse à l'approche des montagnes, quasiment submergés par le nombre et l'organisation des barbares qui les avaient attaqué, cela avait été pour mieux se perdre dans une tempête de neige totalement inattendue. Un peu plus, et les elfes auraient trouvé leurs cadavres pourrissant dans un fossé.

Mais cette mésaventure était loin, et Eloïse s'émerveillait à présent de la beauté de la cité elfique qui s'étendait sous ses yeux... enfin, plus exactement au-dessus de sa tête. La jeune humaine était impressionnée : elle n'avait jamais rien vu d'aussi beau et d'aussi... irréel ! C'était encore plus beau qu'elle avait pu se l'imaginer en écoutant les quelques descriptions de Trinir. Bref, c'était certainement la plus belle chose sur laquelle elle avait eu l'occasion de poser les yeux.

A peine arrivés en Elvandar, les gardes du prince les avaient amenés à leurs chambres, et leur avaient signalés qu'ils seraient rapidement reçus par la reine. Pour le moment, ils avaient le droit d'aller se promener un moment, et de découvrir la ville par eux-mêmes. A peine les gardes avaient-ils disparu qu'Eloïse était sortie en courant de sa chambre, bien décidée à aller se promener seul, sans Fryb sur les talons. Elle avait besoin de passer un peu de temps toute seule.

Pendant de longues minutes, elle marcha sans faire attention où elle allait, perdue dans ses pensées, se demandant ce qu'elle pouvait bien faire là. Tout c'était déroulé... comme dans un rêve ces derniers jours. Seul compter le moment présent, passé à essayer de survivre tant bien que mal. La mission était loin, très loin, elle semblait presque irréelle, comme un cauchemar que l'on enfouit loin dans sa mémoire. Mais voilà qu'avec l'arrivée à Elvandar elle resurgissait au premier plan. Et plus que jamais Eloïse désirait fuir loin, très loin, et oubliait tout cela. Les derniers jours lui avait rappelé à quel point une simple seconde d'inattention pouvait la conduire vers une morte certaine. Et le danger ne l'amusait vraiment plus du tout. La conscience de sa propre mortalité lui avait fait l'effet d'une douche froide.

D'un autre côté... Et bien oui, d'un autre côté, elle trouvait cela terriblement excitant. Elle n'était pas du genre à se lancer dans des actes inconsidérés, fonçant tête baissée dans le danger, mais les deniers jours lui rappelaient également à quel point sa vie avait été monotone, presque sans intérêt. Son instinct lui soufflait à la fois de déguerpir au triple galop et de rester pour voir ce qui allait se passer.

Pour l'instant néanmoins, finit-elle par remarquer, elle n'allait pas aller bien loin. En effet, elle était immobilisée à quelques centimètres d'un elfe et, à voir sa tête, elle devait lui avoir foncé dedans sans faire exprès.
"Hum... désolée" lâcha-t-elle, se rendant compte un peu trop tard qu'elle n'avait pas affaire à un simple badaud de Krondor, mais à un elfe.

*Trop tard ma vieille. La prochaine fois... surveille tes pensées et ta langue.*

L'elfe avait l'air jeune... Mais cela ne voulait rien dire. Trinir semblait aussi âgé qu'elle, mais il avait du vivre au moins quatre ou cinq fois son existence. Cela la mit mal à l'aise... Sous cet air de jeune homme, cet elfe devait avoir... plus de cents ans? C'était inimaginable ! Elle espéra simplement qu'il n'allait pas s'offenser de cette petite collision.

Eloïse fut à la fois surprise et soulagée de la réaction de l'elfe. Un humain se serait certainement offusqué, voir l'aurait traité de tous les noms, et certainement de pas des plus glorieux. Mais non, cet homme là c'était présenté avec beaucoup de courtoisie et s'était même enquis de son nom. Elle en resta muette quelque instant, n'arrivant pas à croire ce qui venait de se passer. Puis, elle reprit ses esprits.

*Voyons, Eloïse ! Tu n'es pas chez les rustres de Krondor, tu es en Elvandar ! Et, comme tu t'en doutais, les elfes sont bien plus polis que le plus civilisé des hommes... Ferme donc ta bouche, et réponds quelque chose. Et cette fois, dis quelque chose d'intéressant !* Elle se reprit avant de se répondre à elle-même à haute voix, et enchaîna en se présentant à l'elfe :

"Enchantée Tahein, je suis Eloïse, la jeune femme qui est arrivé il y a peu en compagnie de Trinir, votre émissaire. Je vous prie de m'excuser de cette entrée en matière quelque peu originale. Mais j'étais perdue dans mes pensées et, apparemment, mon cerveau n'a pas jugé bon de me prévenir qu'il y avait un obstacle sur ma route !"
*Pffiou... tu n'étais pas non plus obligé d'être si bavarde...*
*Chut bon sang !*

"En tout cas, je suis vraiment ravie de rencontrer quelqu'un qui semble avoir un post quelque peu important ici. Car, depuis notre arrivée, nous n'avons vu personne, mise à part les gardes personnels de votre prince, Tomas. Et j'ai bien crû un instant qu'on nous avait oublié !"
*Te voilà en train de déblatérer comme une donzelle écervelée ! Reprends-toi bon sang !!*

"Veuillez m'excuser pour toutes ses paroles dont je vous abreuve mais hum... euh... Le voyage a été plutôt silencieux, et comme c'est la première fois que je rencontre un elfe, en Elvandar... Je crois que je suis un peu nerveuse en fait !"
Elle ponctua sa petite déclaration d'un timide sourire.
*Par tous les Dieux, ma pauvre Eloïse, tu es en train de mal tourné... !*

Restant dans son coin et attendant de voir comment les choses se passaient, Alfirin ecouta la conversation et les echanges de courtoisies entre l'humaine venue de krondor avec Trinir et Tahein! L'elfe ne put s'empecher de se dire à lui même, comme pour se reprimander

##Le fait que tes oreille soient developpés par rapport à celle des humains ne te donne pas le droit d'ecouter à distance Alfirin##

Alfirin decida donc de se joindre aux deux personnages afin de pouvoir ecouter clairement ce qui se disait et pourquoi, alors qu'il persevait des perturbations importantes dans la magie du monde, un emissaire elfe etait parti en Krondor.
Alfirin s'avança tout naturellement dans la clairiere puis quand l'humaine nommé Eloïse finit sa phrase, il entreprit de rentrer dans leur conversation

" Bonjours à vous, je m'appelle Alfirin et je vous prie en un premier lieux de bien vouloir excuser mon attitude, mais je n'ai pus m'empecher d'ecouter depuis ma fenetre, votre petite conversation et je me rejouis d'avance de me dire que je vais pouvoir, peut etre, savoir enfin pourquoi un emissaire elfe a due etre envoyé à Krondor alors que des choses semblent ... bouger dans le monde selon mes avis!"

Alfirin regarda avec un sourire appesant, les deux personnes lui faisant façe et attendit que l'un d'eux refuse ses excuses ou entretienne la conversation