Visite non guidée?

Sélène tourna un regard étonné vers le Moredhel. Cette race n'était pas connue pour ces excès de politesse et son ironie à moitié dissimulée. Se pourrait-il qu'il soit... Comment disait-on déjà? Ah oui, un renonçant. Cette idée ne l'avait encore jamais effleurée mais maintenant qu'elle était apparue dans son esprit, elle expliquait bien des choses. Toute contente de sa déduction, elle en fit part à Alfirin :

"Mais dîtes moi, mon cher Alfirin. Est-ce donc le contact avec vos cousins les Eledhels qui vous a enlevé toute envie de vous battre, qui a chassé toute cette impétuosité qui fait de votre race une race de meurtrier, de combattants?"

Ne lui laissant pas le temps de répondre, elle enchaîna directement avec la demande de Nakor.
*Je ne sais pas à quoi il s'attend, mais il risque d'être déçu.*
Quand à son petit tour de magie qu'il avait effectué... Elle décida de ne pas en tenir compte. Si cela l'amusait de faire ainsi étalage de ces pouvoirs devant elle... Qu'il s'amuse tout son content. L'on verrait bien qui finirait par gagner, à la fin.

"Vous avez raison Nakor, encore une fois. Ce sont bien les entités que vous appelez "dieux" qui m'ont enfermé ici, sur un divin caprice, sans nul doute. D'un autre côté... C'est assez flatteur d'attirer ainsi leur attention, non?"
Elle se mit alors à rire, d'un rire léger et enfantin, presque musical. Rien à voir avec les rires précédents, non. Celui là semblait tellement... innocent, frais. Joyeux. Venant d'une telle femme... C'était saisissant et vraiment déstabilisant.

"Quand à mon histoire, reprit-elle sérieusement, il n'y a pas grand-chose à dire. Du moins, rien de vraiment intéressant. Tout n'est que tristesse, haine, souffrance et malheur. On a transformé l'enfant innocent que j'étais en cette créature abominable. Croyez-moi, il m'arrive parfois de ne pas en être fière."

*Au temps pour les histoires larmoyantes et tragiques, non?*
Avec un grand sourire, elle fixa Nakor, attendant sa réaction, qui ne manquerait certainement pas de la surprendre. Quand à Alfirin... Force était de constater qu'elle l'avait un temps soit peu oublié.

Alfirin subit l'assaut du sortilege de Nakor et fut extremement surpris de voir avec quelle efficacité le petit mage avait dechargé de haine et de colere l'esprit de l'elfe renonçant!

##Par les dieux ... un tel pouvoir ... ce n'est pas commun même chez les magiciens!##

Alfirin, une fois calmé par le sort, reprit ses esprits et ecouta la femme et l'homme en face de lui, parler! Puis il finit par se dire que finalement il avait eu grand tort de perdre le controle ici, dans un lieux dangereux et il fut soudain reconnaissant envers Nakor de la sorte de service rendu!Il decida de prendre la parole avant que Nakor se remette à parler comme une vieille femme.

"Oui je suis un renonçant! La nature profonde des Moredhel masque tout le reste : on ne se rend pas compte de la beauté du monde et de la vie ... les Eledhel eux parviennent simplement à nous montrer cela et nous aident à evoluer vers un chemin meilleur que le meurtre et le combat infini contre toute chose!"

Alfirin decida de se rasseoir confortablement puis se tourna vers Nakor et continua sa tirade en ne prenant même plus garde à la creature qui l'ignorait totalement de toute les façons

"Dites moi Nakor ... mes felicitations, votre toile etait trés subtil et puissante, je reste impressionné ce qui n'est pas peu je vous prie de le croire! Mais je tiens aussi à vous remercier parce que sans cette intervention, j'aurais finis par perdre un controle qui ne doit jamais etre perdu en moment de crise! Et nous en vivons une n'est il pas? Que diriez vous d'aller ailleur, vous avez la chance d'avoir un peu visité cette maison alors que moi je n'en ai vue que les tapis de la bibliotheque!"

Puis Alfirin riva son regard dans celui de Nakor, ne desirant même pas affronter celui de la créature et devoir subir une fois de plus les assaut inssupportable d'une folle

Nakor fut content de voir que l'elfe reprennait tout son contenant puis se permis donc d'interveir à son tour puisque Alfirin ne faisait que s'adresser à lui et pas là la créature.

"Ho vous savez Alfirin je ne connais que quelque bons tours rien de plus mon sort comme vous dites ... avec un peu de pratique vous arriveriez à faire beaucoup mieux croyez moi je vous montrerais si vous desirez! Pour ce qui est de votre proposition, en effet ... même si j'ai l'impression d'etre assis dans le plus confortable des fauteuil du monde je crois que nous sommes resté trop longtemps ici et que cette piece risque de ne plus pouvoir nous inspirer pour la suite alors ... quand dites vous?"

Les trois dernier mots du magicien furent prononcé, en direction de la jeune folle qui leur servait d'hote.D'ailleur le regard de Nakor fut appuyé par celui d'Alfirin et tout deux afficherent une sorte d'apprehension et d'excitation en même temps et attendirent que la créature parle ou bouge pour voir qu'elle serait sa reaction absolument imprevisible

Sélène écouta à peine les explications d'Alfirin. Toute cette conversation commençait à l'agacer fortement : elle n'y trouvait plus aucun plaisir, ne voyant pas ce qu'elle pourrait lui apprendre d'autre. Oui, tout ceci devenait vraiment lassant. Toujours plongée dans la contemplation du feu dans la cheminée, elle décida de ne pas réagir lorsque les deux hommes commencèrent à discuter, sans faire plus attention à elle.

*Qu'ils s'amusent, tant qu'ils le peuvent encore* pensa-t-elle, se demandant ce qu'elle allait bien pouvoir faire à présent. De l'action, de l'inattendu ! Il fallait qu'elle bouge, au risque de devenir un peu plus folle. L'inaction était certainement l'une des choses qu'elle supportait le moins. Pourtant, bien qu’impatiente de sortir de cette pièce, elle conservait une parfaite immobilité, un parfait désintérêt de la situation. Elle n’esquissa pas un seul geste avant la dernière phrase du vieux magicien.

C'est avec un sourire radieux qu'elle accueillit la proposition de Nakor. Voir ailleurs, se promener. Oui, quelle excellente idée ! Se relevant avec un rien de manière, elle se pencha vers les deux hommes et, tout en souriant, susurra :
"Oui, sortons, allons voir ce que nous réserve cet endroit."

D'un claquement de doigt, elle fit s'éteindre le feu, et l'atmosphère se refroidit instantanément, comme si cette source de chaleur n'avait jamais été présente. Puis, dans la seconde suivante, Sélène disparut, encore une fois. Nakor et Alfirin étaient désormais seuls dans la pièce... et libres de choisir où ils voulaient aller.