Nouvel et étrange arrivant

Arusha pénétra dans la cour à cheval. Deux ou trois soldats s'entrainaient, sous les ordres d'un sergent vigilant. Le cavalier enfonça les talons dans les flancs de sa monture et se dirigea vers celui-ci.
Le sergent ne le remarqua qu'au dernier moment et sursauta en voyant un cavalier armé près de lui.
"Qu'... Qu'es-ce qu'vous m'voulez ? balbutia-t-il. Et comment êtes-vous entrer ici ? C'est pour les soldats du Prince, ici, on veut pas de mercenaire"
Arusha descendit lestement de cheval et répondit, avec une légère pointe de commandement dans la voix.
"Je suis ici pour m'engager dans votre armée. Je viens de loin"
Cette dernière phrase n'était que de pure forme. On voyait bien qu'avec sa peau sombre et son armure bleu, il n'était pas du Royaume.
Le sergent haussa un sourcil.
"Vous êtes un de ces Tsuranis de LaMut ou quoi ?"
"Non"
Le sergent le regarda un court instant.
"J'peux pas prendre de décision, faut qu'j'demande à mon supérieur"
Il sembla hésiter un instant et se tourna vers ses hommes.
"Continuer à vous entrainez, les gars ! Caporal ! Vous les surveillez !"
L'un des hommes hocha la tête et tourna son regard vers les hommes qui s'entraînaient.
Alors le sergent se tourna vers Arusha, qui n'avait pas bougé d'un poil, une main tenant son cheval.
"Attendez ici"
Arusha hocha la tête et remonta en selle ; il attendit.

Quelques minutes plus tard, le sergent revint, accompagné.

Erik venait de rentrer à Krondor et apparement il n'avait plus aucun Aigle. Il allait avoir du mal à reconstituer l'unité d'élite. Il était allé jetter un coup d'oeil dans la salle des gardes quand un sergent vint à sa rencontre.
"Euh. Désolé de vous déranger capitaine mais y a un gars qui vient d'arriver il dit qu'il cherche du boulot. Comme je trouve pas mon supérieur et que vous avez besoin d'hommes je me suis dit que ça pouvait peut-être vous interresser."Erik sortit dans la cour à grands pas, pressé d'évaluer cette recrue potentielle. Il se retrouva face à un grand homme à la peau fonçée, presque aussi imposant que lui. Il tenait à la main les reines d'un cheval apparement en très bonne santé.

*Au moins ce n'est pas une brute sanguinaire, je pourrait peut-être en faire quelque chose.*

Pendant qu'il réfléchissait, il vit le sergent expliquer à l'inconnu qui il était puis retourner vers ses hommes.
Erik durcit son visage et domina l'étranger de toute sa hauteur.
"Nom. Prénom. Origine. Age. Précédente profession. Motivations. Quelles armes sais-tu manier. As-tu déjà participé à une guerre? Dis moi tout ce qui pourrait me convaincre d'engager un pouilleux comme toi dans mon unitée d'élite."Les soldats avaient cessé leur entraînement et observaient discrétement la scène: en temps que capitaine des Aigles Cramoisis à la suite de Calis, Erik était de réputation le gradé le plus intransigeant et difficile à satisfaire de toute l'armée Krondorienne.

Arusha sourit à l'adresse du capitaine de La Lande Noire. Il répondit dans le même style de langage que le capitaine :
"Je m'appelle Arusha et mon peuple est originaire de la cité d'Ashunta, au Sud de la Ceinture de Kesh. J'ai 21 ans, si ça vous intéresse. J'étais, avant que l'Empereur Digaii m'exile, lieutenant dans la Confrérie du Cheval, sous les ordres du Grand Maître mon père. Je manie l'épée, le sabre, l'arc court et long, la lance et le javelot. Le combat à deux lames est ma spécialité. J'ai déjà combattu Queg et la Petite Kesh. La seule information que je puis vous donner est celle-là : mon épée à vaincu un des Izmalis Impériaux"
Arusha se tut, et tenta d'apréhender la réaction de l'officier.
Le jeune Ashuntai avait déjà entendu parler des Aigles Cramoisis, même dans la lointaine et reculée cité d'Ashunta. Il avait devant lui le capitaine de cette compagnie d'Elite, ce ne devait donc pas être n'importe qui. Le fait qu'il ai tué un des légendaires et quasi-invincible Izmali ne sembla pas émouvoir le capitaine. Peut-être ne connaissait-il pas ce nom là, ou cachait-il son admiration.
Arusha jeta un coup d'oeil autour de lui. Les quelques soldats qui continuaient à s'entraîner, utilisaient un de ces tronc en bois pivotant qui portaient un bouclier et une massue.
**S'ils croient apprendre à se batre comme ça**
Arusha se retourna vers le capitaine, qui semlblait attendre autre chose.
"Si vous voulez, dit le jeune Ashuntai, je peux vous montrer ce que je sais faire"
Il désigna les deux sabres courts qui pendaient à la selle de sa monture.

Erik haussa les épaules.
"Pas la peine."
Si le cavalier noir était un frimeur il ne réussirait jamais à suivre le rythme de l'entraînement. Mais s'il disait la vérité... Même si Erik ne laissait jamais les inconnus voir ses sentiments, il était impressionner. Les Izmalis étaient réputés comme bons, très bons.

*Si tous mes hommes avaient été capables de battre un Izmali, peut-être que cette foutue guerre aurait fait moin de morts.*

Cela lui rappela que , justement, il avait vraiment besoin d'hommes.
"Tu es engagé. Comme tu peux le voir, les troupes sont plutôt maigres en ce moment. mais ne croit pas que pour ça je vais être plus gentil avec toi. Je dirige une unité d'élite, alors tu as interêt à être à la hauteur. Sinon tu pourras toujours te recycler dans le guet."
Sans laisser à Ashuntai de répondre il enchaîna :
"Puisque tu n'as pas d'objections, te voici soldat des Aigles Cramoisis. Tu dormira avec les autres dans le dortoir. Libre à toi pendant tes permissions de découcher, mais en service pas le choix. les repas c'est où tu veux mais dans la sallle des gardes c'est gratuit évidemment. Les permissions : une demi- journée par semaine, plus 1 jour et demi toutes les deux semaines. 20 jours de repos tous les ans, plus d'éventuelles autorisations spéciales en cas de très bonne conduite. Un retard à un tour de garde ou un entraînement, c'est 5 heures de course autour de la cour et deux jours de cachots à l'eau et au pain sec. A part ça ton cheval te sera racheté par l'armée ou on t'en offrira un autre comme tu préfère. Les armes de bases sont aussi offertes : deux épées par personne et un arc de ton choix. Normalement le temps hors gardes et entraînements ne concerne que toi, mais à cause de la guerre les soldats doivent faire au moins 6 heures de travaux d'interêt général par semaine. nous ferons de nombreux entraînement à l'extérieur, mais ils seront toujours suivis d'une journée de théorie pour ne pas s'épuiser pour rien. Par rapport au reste de l'armée tu aura un grade de caporal, ça veut dire que en cas de nécessité tu peux commander aux simples soldats. Mais comme tu est apparement le seul de l'unité, ton grade ne signifit rien au sein des Aigles. Je vais te donner un plastron et une couchette. Et une place à l'écurie. Suis moi."
Erik se dirigea vers l'intérieur du batîment sans regarder derrière lui. Pour lui l'affaire était entendue.

Arusha regarda le capitaine s'éloigner rapidement.
Il haussa les épaules, prit son cheval par la bride et quand il arriva à la hauteur d'Erik, il lui posa une main sur l'épaule.
"Non" dit-il simplement, assez fort pour que tous les soldats qui les fixaient puissent l'entendre.
Le capitaine ne bougea et l'Ashuntai continua.
"Je veux bien dormir dans votre dortoir et manger à votre salle des gardes, mais pour le reste, voilà comment nous allons faire :
Je n'obéirais qu'à vous et j'aurais un grade de lieutenant. Je tuerais quiconque s'approchera de mon cheval sans ma permission. Je n'ai pas besoin de jours de repos et en cas de mauvaise conduite, je me battrai en duel contre vous. Je ferais de même avec mes subordonnnés. Je ne ferais pas e travaux d'interêts généraux car les dégâts de cette guerre ne me concerne pas. Je désire également que vous répariez mon armure et mes sabres, que je garderai. Et, puisqu'apparemment il le faut, je vous autorise à frapper l'emblème de l'unité sur mon armure. Bien, capitaine, ce sera tout"
Arusha retira sa main et s'avança devant Erik.
"Ah, non, attendez" dit-il.
L'Ashuntai écarta la cape qui le recouvrait jusqu'alors, laissant voir une son armure bleue, et déchiquetée. L'Ashuntai détacha sa cape et enleva son armure. Sur sa poitrine, une longue cicatrice lui barrait le torse du cou jusqu'au ventre.
"Ceci est le résultat d'un combat contre dix Chien-Soldats(voir topic : Jal-Pur/embuscade)Tenez, il parait que vous êtes bon forgeron, vous n'avez qu'à réparer mon armure vous-même"
Arusha laissa tomber les restes de son armure au pied du capitaine et se dirgea vers son cheval. Torse nu, il monta en selle et tourna sa monture vers le dortoir des soldats.

Erik écouta sans broncher le discours du cavalier.

*Il va me donner du fils à retordre celui là. Enfin il n'a pas l'air trop mauvais. Je devrais pouvoir en faire quelque chose.*

Il se retourna à temps pour voir l'autre tourner sa monture vers le dortoir.
"Ils ne te laisseront pas passer comme ça."
Il emboîta le pas à la jument.
"je pense qu'on devrais bien s'entendre. mais d'abord quelques mises au point : en premier tu respecte tes supérieurs, et tu ne dépasse pas trop les limites avec ceux qui seront sous tes ordres. Tu peux bien sur garder tes armes et les faire réparer par le forgeron de la caserne, mais le plastron est obligatoire : en cas de mision spéciale tu peux en changé alors que changé d'armure c'est moins facile. ton cheval si tu ne veux pas qu'on s'en approche tu t'en occupera toi même. Et la sanction pour meurtre ici c'est la pendaison. Et je peux t'assurer que même pour les gros durs comme toi c'est atroce. Maintenant le grade. De toute façon comme il n'y a aucune recrue que tu soit caporal ou lieutenant ça te change pas grand chose. Mais une promotion ça se mérite alors voilà ce qu'on va faire : tu me trouve un homme capable pret à entrer dans mon unité et tu deviens lieutenant. tes jours de repos tu en fait ce que tu veux si ça t'amuse de les paseer à t'entraîner à toi de voir. Les duels je veux bien mais au premier sang. Si tu gagne on efface la faute si tu perd tu exécute la punition. Quand au travaux d'intérets générals seuls les soldats ayant un grade de lieutenant au minimun en sont dispensés alors tu fera avec tant que tu sera caporal."
Tout en parlant il avait conduit son nouveau caporal j'usqu'aux écuries et il lui ouvrit la porte.
"Au fait ne laisse pas ton armure trop longtemps dans la cour certains des nouveaux ne sont pas forcément très honètes."

Arusha crissa les dents. Il ne le montra pas mais la colère montait rapidement en lui : il n'avait pas l'habitude, dans son ancienne vie, à la cour de Kesh, que l'on discute ses ordres, du moins dans l'armée. L'Ashuntai tourna d'un quart sa monture vers le capitaine toujours à pied. Le jeune homme se dit qu'il valait mieux commencer à obéir à ses supérieurs.
"J'accepte vos conditions. (il se refusait toujours à l'appeler capitaine) Je trouverais dix hommes pour vous, et je vous jure qu'il n'y a pas meilleur cavaliers sur Triagia qu'eux"
Un sourire se dessina sur ses lèvres.
"Nous dirons donc que vous me donnez pour mission d'aller chercher des recrues"
Une légère note d'ironie se lisait dans sa voix, mais son regard montrait bien qu'aucun refus ne serait possible.

Ensuite l'Ashuntai réfléchit plus intensément aux paroles du capitaine. Les délits seraient punis par un duel, et il était sûr de gagner tous les soldats, même aggueris qui se trouvaient dans cette cour, le capitaine y compris. Il n'avait pas peur de la pendaison.
**Et de toute façon, se dit-il en pensant à son combat dans le Jal-Pur, il n'y a pas assez de soldat dans cette foutue caserne pour m'arrêter**
Il compta sur ses doigts les hommes qui s'y trouvaient, sans s'inquiéter que le capitaine le voit. Puis il se tourna vers ce dernier.
"Bien, capitaine, donner moi votre plastron, je retourna à Kesh !!"
Au moment il voulait entrer dans l'écurie, il fit faire demi-tour complet à sa monture et se dirigea au petit trot vers le centre de la cour. Il tira l'un de ses deux sabres, se baissa et ramassa de la pointe les restes de son armure déchiquetée, qu'il posa ensuite sur la croupe de sa jument. Il jeta un regard vers le capitaine, attendant que le plastron, apparemment obligatoire, lui soit remis. Puis comme le capitaine ne bronchait pas, il partit, toujours son arme en main, et sortit de la caserne.
Alors qu'il franchissait les portes, un sourire illumina son visage émacié; le rendant encore plus juvénile et même innofensif. Le jeune Ashuntai riait presque. Il avait vraiment bien fait son jeu.